Photographie à l’île de Sein

A la faveur d’un déplacement obligatoire dans mon Armorique natale, je réalisais une vieille envie : aller me perdre à l’île de Sein, à l’automne, boitier en poche. Curieuse envie… D’où me vient-elle? Je ne saurais répondre à cette question. Pour ceux qui ne connaissent pas Sein, c’est un petit bout de terre perdu au large du Finistère Sud : 58 hectares, 9m d’altitude max, la furie de l’Atlantique qui rode incessamment. Sein ce sont de petites maisons blotties l’une contre l’autre pour mieux se protéger des assauts de la mer. Sein c’est aussi 1/4 de la France. Et qu’on se le dise, se perdre sur un îlot si petit est certainement possible.

Difficile de vraiment « planifier » une session photographie à Sein quand on vit dans les Alpes. En photographie de paysage, les sorties ne doivent souvent pas grand chose au hasard : j’aurais aimé la tempête, j’aurais aimé les ciels gris de cet anthracite dont la Bretagne a le secret, j’aurais aimé les lumières rasantes d’un mois de novembre, j’aurais aimé les embruns léchant les façades… Au lieu de ça, ciel morne, uniforme, lumière blafarde…De quoi devenir dingue quand on sait à quoi peut ressembler le ciel ici.

Du coup, que faire 3 jours durant? Et bien faire des photos, c’est pour ça que je suis venu. Le challenge peut d’ailleurs être vu comme intéressant : comment faire de la photographie à l’ile de Sein quand les conditions sont nullissimes? A dire vrai, j’aurais aimé ne pas avoir à résoudre ce problème. Mais je m’y suis collé. A traverser l’ile en long, en large, en travers. A regarder au loin, à regarder au près. A passer et repasser aux même endroits en espérant que la lumière divine veuille enfin se montrer. Et ça fonctionne presque…

Au final je livre ici cette série de clichés, preuve s’il en était besoin que même s’il n’y a rien a photographier, il y a toujours a photographier.