Emmanuel et Sophie sont de passage à Chamonix, réfugiés dans leur nid de Tré-le-Champ. Nous avions passé une belle journée ensemble au-dessus d’Arêches, c’est donc avec grand plaisir que je les retrouve pour une virée en « terre étrangère » du coté des Aiguilles Rouges.
Comme d’habitude à Chamonix : le plus dur c’est de gérer les bennes. Une fois en haut, tout se calme et tout va mieux.
Après une belle traversée à saute-mouton depuis le col du Brévent, nous plongeons sous la pointe des Vioz, avant de remonter en direction du Lac Cornu. Attention à bien choisir son créneau pour aller grenouiller par là-bas : si l’entrée de la combe de la Ravine est connue pour abriter des plaques, le vaste versant ouest de Charlaron m’a semblé bien plus exposé. De la cote 2000m, on surmonte un bas de pente court mais raide, réceptacle des coulées venant de bien bien plus haut… J’en veux pour preuve les traces d’anciennes coulées géantes parties de la crête de Charlaron, et qui se sont arrêtés 500m plus bas. Donc à proscrire après une grosse chute de neige!
Ce jour là pour nous, point de stress : juste 15 à 20 cm de fraiche posée là pour nous.
Et le Guide se délecte de la joie de tracer pour ses clients dans un tel cadre…
Arrivés au Lac Cornu, on se prend juste à regretter de ne pas être en Scandinavie : dans un endroit comme celui-ci, on peut être sûrs que les locaux auraient installé un petit sauna en bois au bord du lac, un ponton, et un trou dans la glace… J’attendrai donc d’être rentré chez moi pour aller transpirer.
En attendant, la journée s’étire, les ombres aussi. Les jambes de Sophie, courageuse, montrent quelques signes de fatigue mais l’équipe tient bon! L’éventualité d’une fin de parcours à la lumière de la pleine lune me séduit mais je suis le seul… N’est ce pas Sophie? ;o)
Nous remontons donc doucement, mais sûrement, vers la Glière. Le contraste est saisissant entre notre versant – calme, solitude, sauvagerie- et ce que je sais être juste derrière la crête -pylones, piquets, hélicos- . Si proches et si loin de Chamonix…
En récompense, une carte postale sublime, que nous connaissons tous par coeur, mais qui pourtant à chaque fois nous émerveille autant : une Verte, des Drus, des Jorasses, des Aiguilles… Quel lieu incroyable!
Sophie, Emmanuel, Valérie, Marc : du tout bon! Bravo et merci.