Le pilier Sud de l’Aiguille de la Nova, dans le massif du Beaufortain, constitue une des -belles- manières d’accéder au sommet de cette aiguille. A la faveur d’une belle météo du mois de septembre, quand la montagne est plus calme et moins parcourue, vous y passerez assurément une journée merveilleuse, entre alpages, grimpe et course d’arête.
Vue sur le pilier sud de la Nova (à droite du sommet) depuis le Passeur de Gargan
Accès et approche
L’approche peut se faire de deux manière selon votre lieu de provenance : soit depuis la vallée de la Tarentaise, soit depuis l’intérieur du Beaufortain. Venant d’Arêches, notre choix est vite fait. Rendez-vous à 7h00 sur la place d’Arêches avec Nadège pour ce qui s’annonce être une belle journée bien remplie. Nous roulons par une piste jusqu’au fond du bassin de Roselend et nous garons au dessus de Treicol. Le sentier qui mène au refuge de Presset par le col du Bresson est très bon et monte régulièrement. Pas besoin de vous charger d’eau depuis la voiture, vous économiserez quelques kilos en remplissant votre gourde une fois au Refuge. Et puis Sandra se fera un plaisir de vous y servir un petit café matinal.
Du refuge, partir derrière le lac en direction du col 2622, et juste avant celui-ci, une vague sente tire à flanc quasiment plein sud pour rejoindre, à travers des pierriers/blocs, le Passeur de Gargan (marques rouges récemment peintes). De là, descendre le versant Est jusqu’au premier replat et tirer à main gauche à flanc pour rejoindre le pied du pilier sud de la Nova.
La voie du pilier sud de la Nova
Cette voie constitue déjà une vraie course en montagne : pose de protections dans les passages faciles, parcours d’arête, descente scabreuse… Bref, à ne pas entreprendre par risque d’orage sous peine de se faire de grosses frayeurs.
Le départ est évident avec un goujon bien visible quelques mètres au dessus du sol. Cette première longueur est à mon sens la plus difficile (a froid!) avec un pas un peu teigneux sur des à-plats dés le deuxième goujon. Mais ne vous découragez pas, personne ne vous grondera si vous tirez à la dégaine ou si vous laissez une sangle pour aider votre second. Ensuite, la voie se déroule de manière logique, bien équipée dans les passages difficiles puis pas/peu équipée pour le reste. A noter toutefois : pour R5, on peut faire relai en se décalant légèrement à droite vers un piton, à compléter avec des friends, ou utiliser un relai en place peu visible au premier abord : si vous voyez le piton sur votre droite, le « vrai » relai est 5 mètres au dessus, sur le fil du piler derrière un ressaut (qui masque le relai vu d’en dessous).
Plus on monte, moins la voie est équipée à l’exception de L12 (dalle spitée, large cheminée juste à gauche). Au bout de quelques heures d’une escalade ensoleillée et globalement sur du bon / très bon rocher, vous parviendrez au sommet pour une pause méritée.
Traversée des arêtes et descente
Il serait dommage de grimper le pilier sud de la Nova et de ne pas continuer cette belle journée par la traversée des arêtes de la Nova.
On entre alors dans la partie « terrain montagne » de cette course. Le parcours d’arête ne présente rien de compliqué, mais il nécessite une attention de tous les instants pour progresser encordés et protégés sans pour autant s’arrêter tous les 10 mètres. Ma cliente Nadège a le pied sûr, c’est donc assez rapidement que nous avançons dans ce terrain mouvementé.
Des montées, des descentes, un petit rappel, des traversées…tous les ingrédients d’un beau parcours d’arête sont réunis, avec en toile de fond une magnifique vue sur le Mont Blanc
Le rocher est là aussi globalement bon, et les traces de passages vous aideront dans les quelques endroits où les doutes commenceront à vous assaillir. (pitons/goujons/cordelettes ici et là)
Arrivés au bout de l’arête, vous vous engagerez alors plein sud dans la combe de la Nova (marques rouges immanquables sur l’arête). Il vous faudra alors redoubler de prudence entre le moment ou vous quittez l’arête et celui ou vous rejoindrez, 250m. plus bas, le pierrier : entre ces deux étages, le terrain est du « terrain à chamois », bien plus dangereux qu’il n’y parait car potentiellement très glissant, sans protection possible. Restez donc concentrés pour descendre au mieux, en prenant garde à l’éventuelle présence d’autres cordées (risque réel de chutes de pierres).
De retour au pierrier, il vous reste alors à traverser à main droite et à remonter (raide!) jusqu’au Passeur de Gargan.
Depuis le Passeur, laissez vous descendre par le chemin emprunté le matin, pour une halte méritée au refuge de Presset et déguster une bière, un dîner et pourquoi pas y passer la nuit, avant de retrouver votre voiture à Treicol.
Pilier sud de la Nova : trucs et astuces
- ne vous chargez pas d’eau dés la voiture, faites le plein au refuge de Presset
- l’accès par le Passeur de Gargan est balisé mais très scabreux
- côté matériel : une corde à simple de 50m (ou un rappel), quelques coinceurs, sangles et chaussures d’approche pour l’arête.
- puisque vous aurez la frontale dans le sac, pourquoi ne pas réserver au refuge de Presset pour y rester dîner, et rejoindre votre voiture de nuit, le ventre bien rempli? Ou alors combiner avec une voie la veille ou le lendemain aux alentours (Pierra MentaVous prolongerez ainsi au max cette belle virée au piler Sud de la Nova…