Mont Blanc, Oisans, Verdon : le Guide et l’ adaptation…

Savoir s’adapter fait partie intégrante du métier de Guide : s’adapter aux envies du client, s’adapter aux conditions de la montagne, s’adapter aux conditions météo, s’adapter à ses propres envies, s’adapter au contexte (nouveauté 2020-21…). Bref : un Guide se doit d’être non seulement à l’écoute mais aussi imaginatif.

Et donc quand une grosse partie des Alpes françaises, italiennes, suisses sont dans la mouise météo sous un mauvais régime de sud-ouest, je sais ce que ça veut dire : cap au sud! La semaine était calée de longue date avec Sophie : de la grimpe et de l’alpi, avec du massif du Mont Blanc, des Dolomites ou du Corno Stella. Rien de tout ça au final. La motivation pour faire des km et tirer les rappels sous l’orage dés la mi-journée ne me/nous motive pas.

Alors quand l’imagination du Guide rencontre la motivation sans faille de sa cliente, tout redevient possible. Tant pis pour les verrous de poing dans les fissures granitiques, tant pis pour les lunules dans les envolées de dolomie, tant pis pour la chaleur du refuge Bozano. Ce sera quand même du Grand Spectacle, improvisé au jour le jour après consultation du bulletin météo.

Acte 1 – Grimpe au Verdon

Quel plaisir, quelle chance de pouvoir faire découvrir ce fantastique canyon du Verdon à quelqu’un qui ne connaît pas l’endroit mais qui rêve d’y grimper. J’ai une passion pour ce lieu, et à voir le regard « inquiet » ;o) de Sophie découvrir les abîmes du canyon je me dis que l’endroit n’est pas envoutant sans raison. Grimper en plein été au Verdon, une idée saugrenue? Non pas vraiment, il suffit de grimper à l’ombre et c’est largement possible : les voies en rive gauche sont globalement à l’ombre, et en rive droite de nombreuses voies passent à l’ombre dés la mi journée. Ca permet les grasses mat’, les petits cafés en terrasse avant de plonger dans l’ombre des grandes falaises grises à la faveur de l’ombre revenue. Il suffit donc d’étudier un peu le topo. 3 jours, 3 voies, des modernes et des classiques, mais toujours sur du -très- beau rocher. Et franchement, plutôt que de jongler péniblement entre les orages chamoniards, nous étions divinement mieux ici! Pour Sophie, l’examen d’entrée est passé avec succès : quand tu grimpes une voie des frères Rémy et que tu adores, c’est que tu peux prévoir de revenir au Verdon!

Verdon escalade Heure Zero

Verdon escalade Valse pour Manon

Verdon escalade Valse pour Manon

Verdon escalade Valse pour Manon

Oisans Verdon Guide

Verdon grimpe Echo Logique

Verdon grimpe Echo Logique

Oisans Verdon Guide Echo Logique

 

Acte 2 – Alpinisme en Oisans

L’alpi faisant aussi partie du programme de la semaine, je guettais les conditions ici et là. Vu du Verdon, Chamonix c’est très loin, et l’Oisans un peu moins. Ca tombe bien, c’est beau, j’adore et Sophie connaît à peine. Avec une météo capricieuse, il ne faut pas rater LE créneau de la fin de semaine. On quitte donc le Verdon avec le sentiment du devoir accompli, et direction Ailefroide pour une montée en refuge; marrant de passer, en quelques heures, des vols de vautours au dessus des Buis aux cris des marmottes dans les pierriers. C’est la deuxième fois en 15 jours que je suis en Oisans au même refuge du Pelvoux, à croire que je vais finir par m’installer dans le 05! Un peu de grimpe, une ambiance haute montagne, une descente longue et complexe sur un vrai gros glacier? L’arête Est du Petit Pelvoux puis la traversée constituent un très beau cocktail de montagne, et permettent de « placer le curseur » pour de plus ambitieux projets comme la traversée de la Meije (Sophie tu connais? ;o) J’avais d’autres options bien sauvages en tête, mais finalement le confort d’un petit refuge ça a du bon aussi. Surtout lorsque la course du lendemain est aussi esthétique. La dernière fois j’y étais seul, cette fois nous sommes…13 à l’attaque! Glurps, on se croirait à Cham!?! Et on est pas si loin que ça puisque il y a là 5 jeunes d’une équipe « excellence » de Cham et leurs encadrants. ça promet un petite pagaille au départ ça non?

On rejoint donc les jeunes aux pieds de l’arête alors que le soleil se lève. 2 cordées à gauche, une à droite, et pas mal de petites pierres qui volent ici et là. Nous partons donc à droite et rapidement nous nous retrouvons seuls. 2 jeunes sont plus haut un peu devant nous, et le reste de la troupe grimpe derrière, à son rythme. C’est finalement donc bien dans une ambiance « Oisans sauvage » que se déroule cette journée : presque seuls au monde. Nous avançons bien, dans ce terrain jamais difficile mais résolument « montagne » où il faut savoir poser les pieds et les mains intelligemment sur ce rocher parfois mouvant. Petites longueurs, grandes longueurs, corde tendue, descentes, montées…tout y passe.  Et efficacement, nous sommes au sommet à 10h30 juste après nos 2 jeunes qui y sont déjà. Magnifique! Reste à encaper la « deuxième course » : la descente du Pelvoux en traversée n’est pas qu’une partie de plaisir même si elle est magnifique. J’avais prévenu Sophie : on ne relâchera la concentration qu’à 10mn de la voiture… Nous arrivons en bas à l’heure où les terrasses, les bières et les planches de charcuterie sont obligatoires. Ne reste plus qu’à savourer.

Oisans Petit Pelvoux arête Est Verdon Guide

Oisans Verdon Guide Petit Pelvoux arête Est

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Oisans Petit Pelvoux arête Est

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Oisans Pelvoux Guide Haute Montagne Verdon

Fantastique semaine, de celles qui donnent le smile pour le restant de la saison. Merci Sophie et encore bravo. Vivat!